Les conférenciers

Quentin Hallez : MCF en psychologie du développement (laboratoire DIPHE)

Cette présentation met en lumière le développement de la perception du temps et de l'espace, avec un accent sur la composante cognitive liée à leur interaction. Nous explorerons comment ces deux dimensions se chevauchent dans l'esprit humain et comment cette interférence influence notre compréhension du monde qui nous entoure. En examinant les mécanismes sous-jacents à cette interaction, nous découvrirons comment le cerveau traite simultanément les informations temporelles et spatiales, et comment ces processus évoluent au fil du développement cognitif.

Thomas Rabeyron : Professeur de psychologie clinique et psychopathologie (CRPPC), Université Lyon 2.

 Je proposerai dans cet exposé quelques éléments relatifs à la phénoménologie et aux caractéristiques des expériences qualifiées de « paranormales » ou d’exceptionnelles. Nous verrons alors comment ces expériences interrogent la nature profonde de la conscience, en particulier ses rapports au temps et à l’espace.

Thomas Rabeyron est également Honorary Research Fellow à l’université d’Édimbourg. Il a co-fondé, en 2009, le Centre d’Information de Recherche et de Consultation sur les Expériences Exceptionnelles (CIRCEE) dont il dirige le service de consultation. Membre junior de l’Institut Universitaire de France depuis 2021, il a publié près d’une centaine de publications scientifiques et trois ouvrages portant respectivement sur la psychologie clinique (Psychologie clinique et Psychopathologie, Armand Colin, 2018) et les expériences exceptionnelles (Clinique des expériences Exceptionnelles, Dunod, 2020 ; Codex Anomalia, 2023).

Ramiro Tau : collaborateur scientifique au Centre Jean Piaget, Université de Genève.

Les catégories d'espace, de temps et de cause ne se développent pas dans le vide, mais toujours en référence à certains types d'objets de connaissance. Dans cette présentation, j'aborderai le développement de ces trois catégories de la pensée chez l'enfant, à travers d'une étude sur le développement de la compréhension de la mort humaine effectuée avec des enfants de 5 à 10 ans, provenant de familles athées, agnostiques et religieuses. Les connaissances sur la mort se réfèrent à la fois à des constructions originelles, à des représentations sociales, à des pratiques instituées et à des connaissances biologiques plus ou moins sophistiquées. Dans tout cet ensemble de savoirs polyphasiques sur la mort, il est cependant possible de reconnaître le développement d'une série d'idées systématiques sur les causes (raisons ou arguments sur la survenue de la mort), sur l'espace (identification du lieu où se produit la mort et où se projette l'"au-delà"), et sur le temps (la séquence réversible ou irréversible des événements relatifs au phénomène de la mort). Nous essaierons de montrer que la compréhension de la mort, indépendamment des systèmes de croyances ou des valeurs de chaque groupe, implique un effort cognitif pour rendre intelligible l'altération du cycle habituel des échanges entre les vivants et ceux qui sont morts. Comprendre la mort, en effet, consiste à se confronter au défi cognitif de signifier cette altération fondamentale, et non pas seulement à produire des arguments sur l'instant où la mort survient. Dans ce processus constructif, la définition d'une causalité, la spatialisation des notions et la construction d'une séquence d'événements sont trois organisateurs cognitifs primordiaux.

Georges Garcia : Diplômé de l'Ecole Polytechnique en Sciences Cognitives.